Un emprunt est mot d’origine étrangère qui est adopté dans une autre langue. Parmi les différents types d’emprunts, on distingue les « hispanismes », lorsque qu’un terme provient directement de la langue espagnole ; et les « gallicismes », lorsque celui-ci provient de la langue française.
/!\ À ne pas confondre avec le fameux « fragnol », cette langue subtile qui consiste à créer des mots qui sont bien souvent mal adaptés.
D’où proviennent les emprunts ?
Au fil des années et des siècles, les langues évoluent et le vocabulaire qui les compose subit des changements, s’inspirant parfois de termes provenant de langues voisines. En effet, les mots passent d’une langue à l’autre en fonction des modes, des liens entre les sociétés, des guerres, du commerce et de l’Histoire.
LES HISPANISMES
Sont-ils si nombreux dans la langue française ?
Les chiffres sont toujours difficiles à manier car on ne peut pas mesurer le lexique d’une langue. Toutefois, on peut dire qu’en gros, sur les 35.000 mots d’usage courant, il y aurait plus de 13 % de mots d’origine étrangère.
Pourcentage de mots étrangers en français
Parmi ces 13 %, on constate que les anglicismes et les italianismes représentent une part significative de ces emprunts (environ 41 %). Quant aux hispanismes, ceux-ci ne représenteraient que 3 % des mots d’origine étrangère.
On les utilise cependant tous les jours sans s’en rendre forcément compte !
Quels sont les différents types d’emprunts ?
- Emprunts directs
La plupart des hispanismes sont des emprunts lexicaux directs, c’est-à-dire des mots français inspirés de l’espagnol mais qui ont été entièrement « naturalisés » pour être adaptés à la langue française. On recense entre autres des mots tels que « gilet », de l’espagnol « jileco », « casque » de l’espagnol « casco » ou encore le mot « moustique » de l’espagnol « mosquito ».
- Mots transposés
Certains mots sont transposés de l’espagnol au français sans en changer l’orthographe ni le sens. C’est le cas des mots « embargo », « gamba », « gala » ou encore « tomate ». Il s’agit souvent de mots relatifs à la culture ou à l’identité espagnole, qui sont transposés sans en changer l’orthographe : « feria », « flamenco », « paella », « patio », entre autres.
- Calques
Le calque consiste à s’inspirer d’un mot pour en réaliser une traduction pure qui sera utilisée dans le même contexte et aura la même signification que dans sa langue d’origine. On en compte très peu en français, c’est le cas du mot « habit de lumière », emprunté à l’espagnol « traje de luz », le mot « pot-pourri », de l’espagnol « olla-podrida » ou encore le mot « marie-jeanne » de l’espagnol « marihuana ».
- Emprunts indirects
La langue espagnole a non seulement inspiré des centaines de mots au français, mais elle a également véhiculé d’autres langues de par les conquêtes et l’Histoire. On recense donc des mots français dont l’étymologie étrangère lointaine a été transmise par le biais de l’espagnol. C’est le cas du mot « abricot » de l’espagnol « albaricoque » provenant de l’arabe « albarquq » ; ou encore le mot « récif » de l’espagnol « arrecife », inspiré de l’arabe « ar-rasif ».
L’espagnol a également transmis des étymologies originaires de l’époque de la découverte des Amériques. C’est le cas du mot « chocolat », de l’espagnol « chocolate », qui provient de « xocoatl », inspiré du nahuatl, la langue des Aztèques toujours parlée au Mexique.
LES GALLICISMES
Les gallicismes, quant à eux, se sont incorporés à la langue espagnole il y a des siècles grâce à l’étroite relation entre les deux pays frontaliers et se sont multipliés au fil des années. C’est le cas des mots « batalla », « chimenea », « ligero » et même le traditionnel « jamón » ibérique qui sont des termes directement inspirés du français.